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Qu’il s’agisse de technologies ou de services, les innovations en faveur de l’environnement ont parfois du mal à convaincre les investisseurs, surtout les plus pionnières. L’ADEME, dont la position d’acteur de l’écosystème public de soutien à l’innovation est consolidée, est là pour les aider à émerger, au service de la neutralité carbone et de la nécessaire adaptation au changement climatique.

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Après 7 ans de soutien aux projets innovants, l’État a renouvelé sa confiance à l’ADEME, à l’occasion du lancement de son troisième Programme d’investissements d’avenir, dispositif piloté par le Commissariat Général à l’Investissement (CGI) et sous gouvernance interministérielle. Un milliard d’euros lui a été confié pour soutenir l’innovation dans l’ensemble des domaines de la transition écologique et énergétique. L’agence, opérateur du programme depuis 2010, sait qu’il constitue un outil puissant, permettant d’aider les industriels à mettre sur le marché des solutions innovantes. Entre 2010 et 2017, 2,5 milliards d’euros ont été engagés en faveur de 745 projets. Un appui décisif qui a contribué à concrétiser d’ambitieux projets mais aussi à garantir leur développement. Car ces financements ont un effet vertueux. Ils facilitent en effet la levée d’autres types de financements publics ou privés (en moyenne 1 euro provenant du PIA a permis de financer 3 euros de coûts d’un projet) et établissent des collaborations parfois inhabituelles entre différents acteurs : grands groupes, startups, PME, laboratoires de recherche…

Les 3 axes du PIA 3

Avec ce troisième programme, l’ADEME et les pouvoirs publics entendent toujours aider les entreprises à innover mais aussi à s’imposer sur les marchés internationaux. Et ce, grâce à 3 dispositifs. 1 – Les concours d’innovation destinés aux startups et PME. 2 – Les démonstrateurs pour prouver que les innovations fonctionnent et franchir le cap de la première commerciale. Et 3 – Les écosystèmes d’innovation performants, pour des projets associant des entreprises et des instituts de recherche dans le domaine des transports et de la mobilité.

1 – Des concours pour booster l’innovation des start-up et PME

Parce qu’il n’est pas si aisé de décrocher des financements, quand on se situe au tout début d’une entreprise aventureuse, le PIA3 consacre un de ses volets aux startups et PME : le concours d’innovation, conçu pour soutenir des projets innovants portés par des petites et moyennes entreprises ainsi qu’à favoriser l’émergence de champions français d’envergure mondiale. 33 lauréats ont été retenus à l’occasion d’une 1re vague qui concernait le transport et la mobilité durable, l’agriculture innovante, les écosystèmes (terrestres, aquatiques et marins), ainsi que les énergies renouvelables, le stockage et les systèmes énergétiques. Ils se partageront 12,8 millions d’euros. La 2e vague, qui s’est achevée en octobre 2018, a retenu 25 lauréats dans les 4 domaines suivants : l’industrie, l’agriculture et la sylviculture écoefficientes, l’économie circulaire, les expositions chroniques et les risques sanitaires, ainsi que la performance environnementale des bâtiments. La 3e vague s'est achevée le 14 mai dernier.

2 – Huit appels à projets pour investir le marché

L'objectif : aider les entreprises à mettre sur le marché des solutions innovantes.

Ouverts aux grandes et moyennes entreprises ainsi qu’aux consortiums, les démonstrateurs servent quant à eux à financer non seulement les dépenses liées à l’innovation mais aussi leur expérimentation. Etablir par la preuve que l’innovation fonctionne et passer à la phase commerciale : telle est l’aide qu’apporte l’ADEME, dans un environnement où il s’agit surtout de vaincre les réticences. 8 appels à projets ont été lancés en 2018, sur les thèmes suivants : énergies renouvelables, matériaux et chimie biosourcés, réseaux énergétiques optimisés, économie circulaire et valorisation des déchets, mobilisation de la biomasse et production de nouvelles ressources, bâtiments et îlots à haute performance environnementale, agriculture et industrie agroalimentaire écoefficientes, industrie ecoefficiente. C’est dans cette même logique, visant à accompagner les entreprises pionnières, que l’ADEME a créé sa société d’investissement ADEME Investissement (cf. encadré).

3 – Avec la recherche, pour une mobilité et un transport durables

Faire en sorte que les industriels s’intéressent aux thèses ; créer des passerelles entre les laboratoires ou instituts de recherche et les entreprises, tels sont les enjeux de ce troisième volet du PIA3. Un volet exclusivement consacré au transport et à la mobilité durable, pour les entreprises exploitant les travaux issus de laboratoires de recherche publique ainsi que les structures qui valorisent la recherche. Un 1er appel à projets 1 a été lancé dans ce but en 2018, avec 150 millions d’euros à la clé.

 

S’y sont ajoutés deux autres appels à projets, hérités du PIA 2. Le premier 2 a pour but d’expérimenter un véhicule autonome pour pouvoir le commercialiser d’ici à 2022. 12 consortiums et 12 territoires se sont mis sur les rangs pour le tester. Le deuxième 3 concerne les services de mobilité, facilitant le parcours des passagers : information multimodale, planification d’itinéraire, réservation et vente, amélioration des interfaces, etc. Ils sont portés par des opérateurs d’offre de transport, des entreprises du secteur informatique ou des territoires.

 

1. Appel à projets Accélération du développement des écosystèmes d’innovation performants (ADEIP).
2. Appel à projets Expérimentations Véhicule autonome (EVRA).
3. Appel à projets Expérimentation pour le développement de la mobilité servicielle (EMS).

Hydrogène, solution d’avenir

 

Convertir l’électricité en hydrogène pour le stocker dans les infrastructures gazières, via le procédé power to gas, favoriser l’autoconsommation des énergies renouvelables, développer des solutions de mobilité propres, réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur industriel : tels sont quelques-uns des bénéfices que peut nous apporter l’Hydrogène. Convaincue qu’il incarne une solution d’avenir, l’ADEME a contribué au Plan hydrogène dès sa conception et en est aujourd’hui l’opérateur sur certains points. Avec un Avis1 publié en avril 2018 et un soutien de 100 millions d’euros sur plusieurs années via des appels à projets.

 

Le premier, H2mobilité2, a été lancé fin 2018, pour déployer des écosystèmes territoriaux de mobilité en constituant des flottes professionnelles pour le transport de personnes ou de marchandises (véhicules d’entreprises, utilitaires, bus, poids lourds, navettes fluviales ou maritimes, engins logistiques). Un dispositif qui s’inscrit parfaitement dans le Plan hydrogène, qui prévoit de déployer, d’ici 2028, 20 000 à 50 000 véhicules légers, 800 à 2 000 véhicules lourds, 400 à 1 000 stations de recharge en hydrogène, alors que l’on constate que les voitures électriques, à batterie ou hydrogène, représentent moins de 2 % des véhicules vendus. Un second appel à projets a été lancé pour soutenir l’hydrogène dans l’industrie (H2Indus), ambitionnant de décarboner les usages du secteur. Il s’inclut dans le second versant du Plan Hydrogène qui vise 10 % d’hydrogène décarboné dans l’industrie d’ici 2023, puis 20 à 40 % d’ici à 2028.

 

1. Avis L’Hydrogène, un vecteur d’avenir de la transition écologique – ADEME, avril 2018.
2. Appel à projets Ecosystèmes de mobilité hydrogène – ADEME, octobre 2018.

 

L’ADEME a désormais son propre fonds d’investissement

Depuis novembre 2018, l’ADEME dispose d’un fonds de 400 millions d’euros mais aussi d’une structure pour investir et soutenir l’innovation. Avec ADEME Investisssement, elle peut en effet prendre part au capital des entreprises qui développent des technologies pionnières. Un soutien qui évitera aux entreprises bénéficiaires d’avoir recours à un emprunt, à des taux potentiellement lourds, compte tenu
de la prise de risque. Ce type d’investissements doit permettre de faciliter l'accès au marché des technologies innovantes.

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