Reprendre la lecture
10mn
Non lu
Bâtiments, transports, qualité de l’air : les chantiers ne manquent pas. L’ADEME, grâce à son expertise ainsi qu’à son aptitude reconnue à adopter une vision d’ensemble, élabore des solutions stratégiques. Tout en n’oubliant pas le numérique, qui a profondément changé la donne, les nouveaux usages, les problèmes soulevés par l’urbanisation massive, mais aussi la volonté des citoyens d’être acteurs de leur avenir.

Dans ce même chapitre

Bâtiments, le grand chantier

45 % de l’énergie du pays, 27 % des émissions de gaz à effet de serre : le bâtiment est un secteur-clé en matière de transition énergétique. D’autant plus que nous savons que les citoyens peuvent en être les grands gagnants, la rénovation énergétique offrant de réelles opportunités pour améliorer le confort et le pouvoir d’achat des Français. Avant de lancer ce grand chantier, encore faut-il savoir où agir en priorité. C’est dans cette optique que l’ADEME a mené une enquête sur les travaux de rénovation énergétique des maisons individuelles. Dévoilé en octobre, et s’inscrivant dans la lignée de l’Observatoire national de la précarité énergétique, ce panorama révèle un authentique décalage de perception entre les ménages et les pouvoirs publics : 1 ménage sur 5 souffre de précarité énergétique, à cause de la mauvaise qualité thermique de son logement ; 83 % des ménages ayant réalisé des travaux s’en estiment satisfaits, alors qu’un quart seulement a un impact énergétique. L’axe de progression est identifié, sachant que les ménages sollicitent peu les acteurs à même de les accompagner. Seuls 60 % d’entre eux ont bénéficié d’aides financières. L’information et l’accompagnement constitueront par conséquent un levier essentiel pour atteindre les objectifs de rénovation énergétique des bâtiments.

Un plan national pour rénover les bâtiments 

La rénovation ne se limite certes pas à l'habitat individuel. Il s'agit d'un enjeu majeur, qu'illustre la présentation en avril dernier, du Plan de rénovation énergétique des bâtiments. Fruit de 3 mois de concertation, il propose aides et outils, qui concernent non seulement la rénovation des logements mais aussi celle des bâtiments tertiaires ou des édifices publics. L’objectif est ambitieux : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 en rénovant 500 000 logements par an. La moitié d’entre eux étant occupés par des ménages modestes, ce Plan répond à une autre priorité : venir en aide aux plus fragiles avec des solutions abordables.
L'ADEME y prendra sa part, en s'associant notamment au programme lancé par l’État, la Caisse des Dépôts-Banque des territoires, pour rénover les bâtiments publics. Soutenus par 3 milliards d’euros de financements et une gamme d’outils, ils devront devenir exemplaires en matière d’efficacité énergétique d’ici 2022.

Informer, mobiliser, conseiller : FAIRE  

Relais des pouvoirs publics auprès des Français comme auprès des professionnels du bâtiment, l’ADEME accompagne toutes les parties prenantes pour concrétiser ces objectifs.
Notamment à travers le dispositif FAIRE, Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique. Lancé en septembre 2018, dans la foulée d’une campagne de mobilisation auprès du grand public, des professionnels du bâtiment et des collectivités, il s’appuie sur un réseau géographiquement étendu, de 400 espaces conseil. Il dispose aussi de son site d’information et de conseil : Faire.fr.

La rénovation énergétique des habitations, portée par l’ADEME auprès du grand public à travers la campagne FAIRE

Expérimenter pour faire rayonner les idées 

Autre élément majeur, pour accélérer la rénovation énergétique : l’expérimentation, que l’ADEME encourage sous toutes ses formes (sociale, économique, technologique). En 2018, l’Agence a accompagné 12 projets ExpéRENOS, pendant 2 trimestres. Leur but : tester de nouveaux services basés sur les motivations réelles des ménages : le confort chez soi, la préservation et l’amélioration de la valeur patrimoniale du bien, la santé, ou encore la réduction de la facture énergétique pour, en fonction des résultats, les déployer à grande échelle.
Plus prospectifs, les Trophées bâtiments responsables ont, quant à eux, récompensé cette année 11 travaux de recherche dans le bâtiment et les énergies nouvelles. Des projets prometteurs, puisqu’écologiques, tout en étant viables sur le plan économique.

Solaire, une énergie qui rayonne

Outre la rénovation de leur habitat, les Français peuvent réduire leur facture énergétique en produisant leur propre électricité, grâce à l’énergie solaire.  Une autoconsommation photovoltaïque dont l’ADEME a souligné le fort potentiel dans un Avis publié en février 2018. Pour les professionnels, dont l’utilisation d’énergie coïncide avec les périodes diurnes et donc d’ensoleillement, il s’agit naturellement d’une énergie idéale. Pour les particuliers, l’ADEME mise sur une véritable appétence, avec le soutien des aides de l’Etat.

 

Un réseau pour le bâtiment durable

Depuis le 17 octobre, un réseau unique regroupe 24 centres de ressources et clusters qui agissent au quotidien pour mobiliser les professionnels sur le terrain et améliorer la qualité et la performance des bâtiments, écologique, énergétique ou sanitaire. Co-animé par l’ADEME et le Plan Bâtiment durable, ce réseau va remplacer les anciens réseaux inter-clusters et le réseau Bâti Environnement Espace Pro. Il a été lancé lors du 7e Congrès national du Bâtiment Durable à Lyon.

 

La transition écologique logée à belle enseigne

Acteur majeur du logement social en France, Action Logement a signé le 3 avril 2018 un partenariat avec l’ADEME. Partenariat dont le but est d’accélérer la rénovation énergétique du parc privé, grâce à des aides et des prêts pour les bailleurs, renforcer les synergies avec les acteurs de la rénovation et améliorer la performance énergétique de l’habitat en optimisant les aides d’Action Logement.

Le fonds chaleur : accélérateur de projets depuis 10 ans

Qu’il s’agisse de chauffage, d’eau chaude ou des usages industriels, la moitié de l’énergie consommée en France l’est sous forme de chaleur. Mobiliser des énergies renouvelables et de récupération, est donc essentiel pour la transition écologique. Un défi que l’on peut relever aujourd’hui, grâce aux avancées technologiques mais qui nécessite un financement solide et avisé.

 

Confié à l’ADEME depuis 2009, le Fonds chaleur en est le fer de lance. Il soutient la production de chaleur ou de froid à partir de biomasse, de géothermie, de solaire thermique, de biogaz et d’énergies de récupération mais aussi sa distribution.

 

La hausse de son budget à 258 millions d’euros en 2018, puis à 307 millions d’euros en 2019, constitue un autre gage de sa pérennité. Plébiscité par tous les acteurs lors de la Semaine de la Chaleur Renouvelable en décembre 2018, il a aussi été salué par la Cour des Comptes pour sa qualité de gestion et son retour sur investissement public. En 10 ans, les 4 300 opérations financées ont en effet produit chaque année 25 terawatt/heure d’énergie. Quant aux près de 2 milliards d’euros engagés par l’ADEME, entre 2009 et 2017, ils ont généré un peu moins de 6 milliards d’investissements, créant ainsi des emplois et de la valeur.

 

Depuis 2009, l’appel à projets Biomasse Chaleur Industrie Agriculture Tertiaire (BCIAT), qui vise spécifiquement le développement de projets de production de chaleur à partir de biomasse supérieurs à 12GWh/an, a permis la réalisation de 106 installations et la production de plus de 6 TWh/an couvrant une diversité de besoins et de secteurs d’activité. En près de 10 ans, les technologies de combustion n’ont cessé de gagner en maturité et en performance, d’un point de vue énergétique notamment, avec des rendements supérieurs à 85 %. L’édition 2018 de cet appel à projets a permis de soutenir 7 lauréats (pour 70 millions d’euros d’investissements), issus de secteurs d’activités divers et faisant face à des besoins différents, en termes de puissance ou de technologies de production.

 

Enfin, pour soutenir la filière solaire thermique et aider les acteurs qui ont de gros besoins en eau chaude, l’ADEME a lancé en mai 2018 la troisième édition de son appel à projets Grandes installations solaires thermiques. Le dispositif se pérennise puisque sur 20 projets déposés depuis 2015, 5 sont en cours de construction.

Pays de la Loire : un réseau de chaleur modernisé et étendu au Mans Métropole

La première phase des travaux de modernisation et d’extension du réseau de chaleur du Mans Métropole (qui regroupe aujourd’hui 19 communes situées dans le département de la Sarthe) a été inaugurée le vendredi 16 novembre 2018. En 2020, le futur réseau de chaleur, long de 40 km, sera alimenté à plus de 80 % par des énergies de récupération. L’unité de valorisation énergétique des déchets, qui incinère 140 000 tonnes de déchets ménagers non recyclables et assimilés, a été modernisée afin d'alimenter ce nouveau réseau. Montant de l’aide ADEME : 2 millions d’euros.

 

 

Le Centre-Val de Loire va accueillir la plus grande centrale thermique d'Europe

Depuis le 5 décembre 2018, c’est officiel, l’ADEME va financer à Issoudun, une partie de la plus grande centrale thermique solaire d’Europe, dotée de 15 000 m2 de panneaux solaires. Cette convention de financement a été signée par Arnaud Leroy, Yvan Schaepman, directeur général de Boortmalt, et Arnaud Susplugas, président de Kyotherm. Le même jour, a eu lieu une autre signature importante pour la région : celle du Contrat d’objectifs territorial du développement des Énergies renouvelables thermiques par la Région Centre-Val de Loire, conçu pour soutenir la production, d’ici 3 ans, de 1 300 MWh d’énergie renouvelable thermique à travers 15 projets : 6 chaufferies bois, 3 installations géothermiques, 6 installations solaires, dont la future centrale solaire thermique d’Issoudun.

Quentin Bier, Chargé de Mission Mobilité et Habitat – Communauté de Communes Cœur de Beauce : « Nous avons conçu un système d’autopartage, qui s’appuie sur la mise à disposition de véhicules aux salariés. »

Lauréat de l’AMI Territoires d’Expérimentation des Nouvelles Mobilités durables, pouvez-vous détailler les contours du projet Cœur de Beauce Mobility ?
Le projet est né d’un constat simple. La communauté de communes Cœur de Beauce est un territoire peu dense et ses solutions de mobilité se cantonnent aujourd’hui à l’autosolisme. Sachant qu’elle comprend une zone d’activités, forte de 1000 emplois, que ce chiffre devrait doubler, l’absence de transport collectif constitue un vrai problème. Nous avons donc conçu un système d’autopartage, qui s’appuie sur la mise à disposition de véhicules aux salariés. Il répond à des enjeux énergétiques, environnemen-taux, économiques (la solution est moins coûteuse que la voiture individuelle) et enfin sociaux, puisqu’il favorisera l’employabilité des Euréliens.

 

En quoi votre projet peut-il aider des territoires similaires à Cœur de Beauce, peu denses et ruraux ?
En qualité de territoire-test, nous menons l’ensemble des études préalables, juridiques notamment, ce qui, in fine, établira un modèle propre à être déployé ailleurs. 4 groupes de travail ont été mis en place : pour identifier les besoins, évaluer l’aspect économique, constituer le modèle juridique, établir un dispositif de communication et de formation. Pour ce faire, un grand nombre de partenaires ont été mobilisés, impliqués dans une logique « gagnant-gagnant ». Entreprises et agences d’interim nous ont permis d’établir une cartographie de la zone d’activités. Un expert transport nous a également conseillés et accompagnés.

 

Quelles sont les prochaines échéances de votre projet ?
Nous sommes en phase d’étude et travaillons à ce jour à la levée de points bloquants. L’objectif est de lancer un premier test en juin 2019, sur une période coïncidant avec un pic d’activité, via la mise en place d’un parcours, mobilisant un véhicule de 5 à 9 places, sur un territoire restreint. Nous espérons à terme multiplier les parcours, proposer un service flexible, tenant compte des horaires particuliers de chaque usager. Une application numérique est également en cours de développement pour faciliter la mise en relation des conducteurs avec ceux qui émettent des besoins de déplacement.

Bouger autrement : une respiration pour les territoires 

Malgré des progrès sensibles depuis 20 ans, l’air que nous respirons n’est pas toujours de bonne qualité. Une situation qui met par ailleurs en lumière de véritables inégalités territoriales. Selon l’agence Santé publique France, la pollution aux seules particules fines provoque chaque année 48 000 décès. En cause : l’ensemble des secteurs d’activités et de nos pratiques. Que ce soit en matière de chauffage, dans l’industrie, dans l’agriculture, dans nos modes de déplacement : nous pouvons tous agir. L’ADEME œuvre pour offrir des solutions aux territoires.

Une loi et un Fonds pour combattre la pollution 

Pour répondre à l’urgence, le gouvernement a soumis au débat parlementaire une loi d’orientation sur les mobilités. Présentée en conseil des ministres fin novembre 2018, son contenu s’appuie sur des propositions conçues lors des Assises nationales de la mobilité. Dans la foulée de l’Accord de Paris puis du Plan climat, cette loi, actuellement examinée par le Parlement, entend lutter contre la pollution atmosphérique en nous soulageant collectivement de notre dépendance à l’automobile.

 

L’ADEME, de son côté, invite à penser la ville autrement. Principal outil pour l’Agence : le Fonds Air et Mobilité, créé au sein du budget de l’ADEME, pour accompagner les feuilles de route sur la pollution de l’air et soutenir des projets favorisant les nouvelles mobilités : solutions pour les territoires à faible densité, développement de l’usage du vélo, incitations aux changements de comportements, soutien aux carburants alternatifs… Là encore, la vision se veut à la fois globale et adaptée. Aux côtés des collectivités comme des entreprises, l’Agence mobilise et porte sa force de conviction, accompagne et finance des solutions.

De nos usages découlent aussi les solutions 

Le vélo devrait représenter 9% de nos déplacements d'ici à 2024, contre moins de 3% aujourd'hui, selon le Plan Vélo

1 personne sur 5 a changé ses habitudes pour aller travailler, grâce aux Challenges de la mobilité, portés sur le terrain, par les directions régionales de l’ADEME. C’est ce qu’a révélé une étude 1, présentée lors de la semaine de la mobilité, en septembre 2018. Organisés depuis 8 ans, ces challenges, destinés à impulser une dynamique de changement collective au sein des entreprises et à promouvoir auprès des salariés des modes de déplacement alternatifs, ont donc un impact. Qui reste toutefois à accentuer, car la voiture est toujours considérée comme le mode de transport le plus pratique pour aller au travail, en dépit d’une image dégradée. A contrario, si les modes alternatifs sont de mieux en mieux vus, ils sont aussi toujours considérés comme une solution contraignante. L’Observatoire des Mobilités Emergentes, réalisé avec L’ObSoCo, confirme quoiqu’il en soit une tendance encourageante : le « tout automobile » s’essouffle en France, où le nombre d’utilisateurs quotidien est passé de 59 % à 50 % entre 2016 et 2018, au profit d’une augmentation de l’usage des modes de déplacements actifs.

 

Cette tendance, les pouvoirs publics veulent l’amplifier, via le Plan vélo. Avec un objectif clair : que le vélo représente 9 % de nos déplacements d’ici 2024, contre moins de 3 % aujourd’hui. Accompagnant le mouvement, bien dans son rôle d’incitateur, l’ADEME a lancé en 2018 un appel à projets pour aider les territoires à développer une politique cyclable. Le succès est considérable puisque 350 collectivités y ont répondu.

 

Deux autres appels à projets, financés par le Fonds Air et mobilité, ont vu le jour en 2018 dédiés aux « mobilités en territoires peu denses » et « Gaz naturel des véhicules ». Grâce à eux, 53 territoires vont pouvoir tester de nouvelles solutions de mobilité plus solidaires, sûres, propres, connectées et intermodales ; 19 nouvelles stations GNV / Bio GNV vont être implantées dans des zones sous équipées et alimenter plus de 570 véhicules.

Les entreprises, également mobilisées 

L’ADEME, conseillère et facilitatrice, aide aussi les entreprises et les transporteurs à s’organiser. Avec tout d’abord un guide 2 pour les entreprises qui mettent en place un plan de mobilité ; obligatoire depuis le 1er janvier 2018 pour toutes les entreprises de plus de 100 salariés, concernées par un Plan de Déplacements Urbains. Le défi est de taille quand on sait que les trajets domicile-travail représentent 1 trajet sur 4 et qu’ils se font en voiture dans 70 % des cas. Pour réduire les émissions de CO2 dans la filière Transport de Marchandises et le transport de voyageurs, l’ADEME a mis en place, fin 2018, le programme EVE 3, financé par le dispositif des Certificats d’économie d’énergie, qui regroupe désormais les dispositifs Objectif CO2 4, FRET 21 5, et EVCOM6, auxquels s’ajoute une plateforme pour échanger des données sur l’environnement.

 

Drones, circuits courts, solutions numériques, … Dans la logistique toujours, 4 lauréats vont déployer des solutions innovantes pour réduire le poids carbone du transport routier en ville. Et ce grâce à l’ADEME et son appel à projets de recherche LUDSI 7, lancé en avril 2018.

Véhicules électriques

Le lithium : un nécessaire sujet d’étude pour l’ADEME

Essentiel pour fabriquer les batteries des véhicules électriques, la pérennité de l'approvisionnement en lithium peut présenter des risques. Si le risque d’épuisement des réserves, d’un point de vue géologique est limité à long terme, d’autres formes de vulnérabilités quant à son approvisionnement (économiques, industrielles, géopolitiques ou environnementales) sont en revanche à craindre. C’est pour évaluer ces niveaux de risque – influant directement sur la montée en puissance du parc électrique mondial – que l’IFPEN et l’ADEME ont inclus le lithium à l’étude prospective E4T (Etude Economique, Energétique et Environnementale pour les Technologies du transport routier français), qui analyse les grandes tendances du marché des véhicules et indique notamment que l'électrique est plus adapté à l'usage intensif et aux transports en commun, ou encore, que le véhicule hybride rechargeable est une solution écologiquement pertinente à moyen terme.

Auvergne-Rhône-Alpes : Valence et Clermont Ferrand veulent bouger autrement

Explorer les freins, qui entravent le développement des modes actifs de déplacement, est au cœur du projet PARCOURA, lauréat de l’appel à  projets AACT-AIR de l’ADEME, à Valence et Clermont Ferrand. Deux enquêtes à la clé, ont identifié 3 obstacles majeurs : une offre de mobilités douces peu connue et peu pratique ; un urbanisme pensé autour du déplacement automobile ; des conditions de parking très favorables. De quoi envisager des solutions pratiques et concrètes : un code de la rue, une nouvelle signalétique piétonne, des applis pour trouver plus facilement son chemin à pied ou à vélo, ainsi qu’un guide à l’attention des aménageurs, des collectivités et des élus. Avec l’appui de l’ADEM

Qualité de l’air : le fruit de nos efforts 

Pour aller plus loin dans cette voie, et parce que le partage des expériences comme des connaissances constitue un levier des plus efficaces, l’ADEME et le Ministère de la transition écologique et solidaire ont organisé, en octobre 2018, les 4es assises nationales de la qualité de l’air. 350 participants y ont découvert les initiatives les plus innovantes et collaboratives du moment, dont un futur programme pour impliquer les familles dans la lutte contre la pollution de l’air intérieur et extérieur, qui sera expérimenté par l’ADEME en 2019.

 

Nos modes de chauffage affectent aussi la qualité de l’air. C’est pourquoi l’ADEME a développé un Fonds Air Bois en partenariat avec les collectivités. Il accompagne 3 types de projets : des études de préfiguration (indispensable au bon dimensionnement de l’action et au ciblage des messages de sensibilisation) ; des aides financières à destination des particuliers pour les inciter à renouveler leurs appareils non performants de chauffage au bois (cheminées ouvertes ou foyers fermés anciens) ; des campagnes de sensibilisation. 14 territoires sont bénéficiaires à ce jour. 5 lauréats ont été distingués en 2018.

Air intérieur

Parce que nous passons 80 % de notre temps dans des espaces clos, la qualité de l‘air intérieur a aussi son importance. Elle s’impose même comme une évidence, sanitaire et écologique. En 2018, l’ADEME y a consacré deux études : Nudg’air, au sujet de l’idée que les Français se font de la qualité de l’air et de l’impact que cela peut avoir sur leurs comportements, à l’intérieur comme à l’extérieur ; CAPQAI traitant du lien entre sol pollué et qualité de l’air intérieur. Sur un plan plus opérationnel, l’ADEME a publié un Guide pratique, baptisé Ecol’Air, destiné à l’ensemble des acteurs intervenant dans la vie d’un bâtiment scolaire. 

 

1. Évaluation des changements comportementaux induits par l’organisation d’un challenge de la mobilité (ADEME – septembre 2018).
2. Guide pédagogique Plan de mobilité entreprises (ADEME, Réseau Action Climat (RAC), CCI France – mars 2018).
3. Engagement Volontaire pour l’Environnement (EVE).
4. Dispositif à destination des entreprises de transport routier de marchandises.
5. Dispositif à destination des entreprises « chargeurs ».
6. Dispositif à destination des commissionnaires de transport.
7. Appel à projets de recherche Logistique Urbaine Durable et livraison en Site Isolé (LUDSI)
(ADEME – avril 2018).

L’Occitanie, région à énergie positive en 2050

Engagée dans la démarche Région à énergie positive (RéPOS) depuis 2017, l’Occitanie a accueilli avec enthousiasme les résultats de l’étude que l’ADEME a menée sur son territoire en 2018. Des résultats qui confirment que la transition énergétique aurait de nombreux impacts sur son économie :
– Le produit intérieur brut (PIB) gagnerait 2 % en 2030 et près de 4 % en 2050, par rapport au scénario tendanciel.
– La facture d’énergie des ménages baisserait de 56% en 2050, ce qui augmenterait très fortement leur pouvoir d’achat et aurait des retombées positives sur toute l’économie.
– Quant à l’emploi, l’étude estime un gain de 90 000 équivalents temps pleins. Les secteurs bénéficiaires : la construction, le transport de passagers ou encore les services marchands.
De quoi inciter la région à poursuivre ses efforts en faveur des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de la sobriété.

Vers la ville intelligente 

Abritant désormais 80 % de la population française, les villes n’en finissent pas de gagner du terrain. L’urbanisation massive soulève des questions sociétales, environnementales et économiques. Or, une autre ville est possible. Durable et harmonieuse, solidaire, intelligente, connectée, soucieuse de ménager des espaces à la nature. Cette autre ville est à imaginer collectivement. C’est l’objet de deux guides, publiés en février 2018. « Faire la ville dense, durable et désirable », à destination des professionnels, montrant que des voies sont possibles pour lier qualité de vie et limitation d’une expansion urbaine coûteuse, tant pour les collectivités que pour l’environnement ; « Quelles villes pour demain ? », avisant le grand public des impacts de l’étalement urbain et valorisant les initiatives ambitionnant de construire les villes de demain.

 

Etre acteur de la ville de demain est un impératif, afin de ne pas subir des changements contraints, à l’heure où les territoires s’interrogent sur la meilleure manière de piloter la transition écologique et tandis qu’émergent de nouveaux modèles économiques et que de nouveaux usages voient le jour dans la foulée du numérique. Pour aider les territoires à anticiper, l’ADEME a publié fin 2018 le 2e volet de son étude prospective sur les nouveaux modèles économiques urbains, intitulée « Qui gouvernera la ville (de) demain ? », dégageant des pistes pour aider les collectivités à adapter leur posture d’autorité organisatrice, faire face aux mutations, planifier, réguler. Le 1er volet, publié 2 ans plus tôt, avait analysé les liens entre numérique et financement des services urbains.

Évaluer les opérations d’aménagement  

Cette même volonté d’être acteur, implique aussi que les citoyens soient à même de suivre leur propre impact sur l’environnement. Dans le cadre de l’expérimentation HQE Performance Quartier, 11 quartiers ont ainsi évalué leur performance environnementale, entre juin et décembre 2018, sur 3 thèmes : mobilité, énergie/climat et économie circulaire. Le test, porté par l’Alliance HQE GBC France, avec le soutien de l’ADEME, et en lien étroit avec le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, entend faire progresser la qualité environnementale grâce à des critères d’évaluation objectivés et partagés. Attendus courant 2019, les résultats viendront consolider le référentiel EcoQuartiers.

Articuler les démarches de planification  

L’ADEME, à travers sa dimension prospective, sa capacité à animer des réseaux, à penser la transition écologique à chacune de ses étapes, considère naturellement que la réussite de la transition écologique ne se fera pas sans démarches de planification locales. C’est dans ce but que l’Agence a agi sur plusieurs fronts en 2018. Avec, tout d’abord, un ouvrage consacré au mix énergétique 1, coédité avec GRDF. Fruit des travaux d’une cinquantaine de spécialistes de la planification, il présente 9 propositions concrètes pour optimiser le mix énergétique à la faveur d’une planification des politiques publiques locales, lever les freins, identifier des pistes et définir des priorités.
Animé par l’ADEME, le Club STEP 2 crée quant à lui des synergies pour accélérer la transition écologique, grâce à la planification. Il publie, tous les ans, des ressources éclairant les enjeux de l’ouverture des données énergétiques territoriales pour aider les collectivités à planifier leur politique Énergie Climat.

L'ADEME invite le grand public et les professionnels à construire la ville de demain.

Mettre le numérique au service de la transition écologique  

Convaincue que le numérique constitue un outil pouvant être mis au service de la transition écologique, l’ADEME affirme son ambition de s’engager au cœur de cette autre transition.

 

Si le numérique bouscule les acteurs, transforme les modèles dominants et en optimise le fonctionnement, il offre à la transition écologique trois leviers.
1 – Des offres et des services qui facilitent la transition (covoiturage, autopartage, pilotage à distance de ses équipements domestiques…).
2 – Des données qui permettent de mieux cerner les attentes et les usages des citoyens.
3 – La possibilité de partager et d’optimiser les ressources, les services, les espaces.

 

Cette transformation n’aura toutefois de sens que si elle parvient à limiter son impact sur la planète. D’autant que les secteurs les plus concernés par le numérique sont aussi ceux qui ont le plus d’influence sur le climat. Il y a 9 milliards d’appareils (ordinateurs, smartphones et objets connectés) dans le monde et ils sont tous énergivores. La façon dont le numérique se développe requiert donc une grande vigilance ; une vigilance qui n’empêche pas l’ADEME d’être audacieuse à son sujet.
Pour ce faire, l’ADEME adopte une posture transversale, associant sa capacité à mettre en place des études, à soutenir l’innovation ou à former et informer sur l’ensemble du territoire.

 

Exemple concret avec Audacities qui analyse les liens entre innovation urbaine, gouvernance et numérique, et établit une cartographie des nouveaux acteurs et des points de rencontre ou de tension entre disrupteurs, acteurs traditionnels de la ville (acteurs publics, entreprises…) et pratiques des usagers. Conduit par la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING) et l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), avec le soutien de l’ADEME, il s’est traduit par des études de cas, des ateliers et une synthèse de 60 pages.  Etablissant en introduction tout ce que le collectif a observé de déstabilisant dans la ville numérique réelle, il dégage 3 pistes pour agir : mieux gouverner l’innovation, mieux innover dans la gouvernance, mieux associer les citoyens.

 

Autre exemple avec DATACITES, conduit par le Lab OuiShare x Chronos, en partenariat avec l’ADEME et la Banque des Territoires, exploration collaborative visant à accompagner les collectivités dans le développement de leurs stratégies d’usage et de partage des données. Un appel à candidatures a été diffusé en août 2018 afin de recruter quatre territoires, villes petites et moyennes, souhaitant développer de telles stratégies, au travers du prototypage de data services urbains, favorisant la transition écologique, énergétique et sociétale. Les villes d’Antony, La Rochelle, Poitiers et la Communauté urbaine du Grand Poitiers, ainsi que la Communauté de communes du Bassin de Pompey, ont été retenues.

 

L’ADEME démontre, à travers tous ces projets et partenariats, qu’elle entre pleinement dans les projets de sociétés nouvelles et qu’elle continuera à promouvoir tous les outils permettant d’ériger un monde plus solidaire, désirable et harmonieux

 

1. Optimiser le mix énergétique local dans la planification et l’aménagement (ADEME, GRDF – janvier 2018).
2. Club STEP (Synergies pour la Transition Énergétique par la Planification). 

Aider des territoires durables grâce à la recherche

Comment la recherche peut-elle aider les professionnels de l’aménagement du territoire face aux enjeux climatiques et environnementaux auxquels ils doivent faire face ? C’est ce que cet ouvrage, fruit de cinq années de recherche urbaine initiée et soutenue par l’ADEME, et rédigé par plus de cinquante chercheurs et techniciens, a tenté d'expliquer.
Cet ouvrage illustre les bénéfices de l’approche pluridisciplinaire et présente plusieurs méthodes pour concevoir des territoires plus durables et désirables

3La transition en actions